Bristol - Un peu d'histoire !

Avec plus de 460 000 habitants, Bristol est la dixième ville la plus peuplée du Royaume-Uni.

Située entre le Gloucestershire au Nord et le Somerset au Sud, à quelques kilomètres du Sud du Pays de Galles et à 2h de Londres, Bristol est une ville au riche passé historique et à l’actualité artistique et culturelle dynamique.

La création de Bristol

À l'origine, Bristol était une place forte des Normands.
L'existence de Brycgstow est attestée au début du XIème siècle : l’un des plus puissants châteaux du sud de l'Angleterre y est alors construit.

Au XIIème siècle, Bristol abrite un port important, la majorité du trafic commercial se faisant avec l'Irlande, mais aussi avec la France, en particulier entre la commanderie templière maritime et celle de La Rochelle.

Pendant plus de 500 ans, et ce jusqu'à la révolution industrielle, il s’agissait d’une des villes les plus peuplées d’Angleterre avec Londres, York et Norwich. 

Fait historique :
Le vénitien, John Cabot, a découvert l’Amérique du nord (l’actuel Canada) avec son bateau, The Matthew, qui quitta Bristol le 2 mai 1497.

Bristol pendant la Révolution Industrielle

Au XVIIIème siècle, l’Angleterre fut le berceau de la Révolution Industrielle : cette nouvelle ère transforme profondément l'économie, la société et les paysages en Europe et en Amérique du Nord. Les innovations techniques se succèdent de plus en plus rapidement et permettent un essor économique sans précédent.
Bristol fut un centre portuaire d’importance mondiale pendant cette période mais la ville a rapidement subi la concurrence des villes du Nord de l’Angleterre, comme Manchester ou Liverpool.

Le développement industriel de la ville est lié aux créations de l'ingénieur britannique Isambard Kingdom Brunel. C’est lui qui a créé le vertigineux pont de Clifton ou encore qui a relié Bristol à Londres, par la ligne de chemin de fer de l'Ouest (Great Western Railway).

C'est encore Brunel qui construisit en 1843, à Bristol, le grand navire à vapeur SS Great Britain, premier navire transatlantique à hélice et coque de fer.

Bristol et la mémoire de l’esclavage

Entre 1650 et 1807 (date de l’abolition de la traite Britannique), Bristol était une plaque-tournante du commerce triangulaire.
Pendant cette période, plus de 2000 vaisseaux négriers (« blackbirds ») ont quitté les quais de Bristol pour l’Afrique de l’Ouest. Leur cargaison de marchandises britanniques était échangée contre des enfants, des femmes et des hommes, capturés en Afrique occidentale et centrale. On estime que 500 000 esclaves ont été transporté·e·s par la flotte de Bristol (source : Journal The Independent). 

La ville doit donc sa fortune, son développement, ses magnifiques façades et ses somptueux édifices publics (dont le Théâtre royal de Bristol), à ce commerce sanglant et aux dons des marchands alors considérés comme philanthropes.

Le passé esclavagiste de la ville a refait surface en juin dernier, avec le déboulonnage de la statue en bronze d’Edward Colston, l’un des plus puissants négriers de cette époque, par des milliers de manifestants (https://www.bbc.co.uk/news/uk-52954305).

 

Clifton Observatory

L'observatoire de Clifton est un ancien moulin situé sur les hauteurs de Bristol, tout près du pont suspendu qui porte le même nom que lui.

Durant l'âge de Fer, la colline était probablement un important fort pour la tribu des Dobunni qui y auraient également construit des huttes en bois pour les fermiers et leurs animaux qui se seraient rassemblés autour du fort pour se protéger des envahisseurs. Le peuple des Dobunni aurait ensuite embrassé le mode de vie des Romains après l'invasion de ces derniers en 43. Après le départ des troupes romaines au début du Ve siècle, Clifton est demeuré un camp dédié à la surveillance des alentours et à l'élevage du bétail.

Un moulin à vent fut construit sur Clifton au milieu du XVIIIe siècle, d'abord pour y moudre du maïs, puis du tabac. Ravagé par un incendie en 1777, il fut abandonné pendant un demi siècle avant d'être loué par un artiste, William West en 1828. Ce dernier, était membre de l'école artistique de Bristol et célèbre pour ses peintures à l'huile et ses aquarelles. Il était également passionné d'optique et d'ingénierie et il installa ainsi un télescope sur Clifton en 1828. Un an plus tard, il décida de remplacer ce télescope par une camera obscura qui s'y trouve encore aujourd'hui.

La camera obscura, aussi appelée chambre noire en français, est un instrument qui projette de la lumière sur une surface plane afin de reproduire une image. Les premières références à cet appareil remontent au IVe siècle avant notre ère en Chine mais il fut concrètement décrit au XIe siècle par un membre de l'école arabe. La camera obscura fut beaucoup utilisée par les peintres qui s'en servaient pour fixer des images et son important développement au cours du XIXe siècle conduisit à l'invention de la photographie.

La photographie a d'ailleurs une histoire fortement liée à la ville de Bristol puisque certains des premiers photographes y résidaient. C'est le cas de Sarah Anne Bright dont les clichés sont parmi les plus anciennes photographies réalisées par une femme.

Bristol, aujourd’hui

Aujourd’hui, la ville doit son développement économique à des activités bien différentes d’autrefois : le port (Harbourside) n’est désormais plus qu’un lieu de promenade très agréable pour les habitants et les touristes.

Bristol est un grand centre de construction aéronautique (Airbus). C'est là qu'étaient fabriquées, entre autres, certaines pièces de l'avion supersonique franco-britannique Concorde. Nous vous recommandons la visite du musée dédié.

Bristol est également une ville créative : berceau des groupes Portishead et Massive Attack, c’est également de cette ville que le street-artist Banksy est originaire.

Article rédigé par Jessica Ung et complété par Noémie Budin