Portrait #1 - Charlotte Laboudigue

Quand on décide de s’expatrier, on part avec toute sa famille ! C’est un grand bouleversement pour tous ses membres : nouveaux pays, nouvelle langue, nouvelle culture… 

Il n’est pas toujours évident, en tant que conjoint.e, de trouver sa place : certain.e.s mettent entre parenthèses leur carrière professionnelle pour s’occuper des enfants ; d’autres recherchent au plus vite un poste, parfois après une remise à niveau de la langue du pays d’accueil ; d’autres en profitent enfin pour se réorienter !

Une multitude de parcours mais un point en commun : Les conjoint.e.s ne sont pas que des « femmes de / maris de » ! Sans eux et le soutien de la famille, une expatriation ne peut réussir !

Cette série de portraits leur est donc dédiée…


Pour ce premier article, j’ai eu le plaisir de recueillir les propos de Charlotte Laboudigue, également connue sous son nom d'artiste : Charlotte Tommy-Martin.
Il s’agit de sa deuxième expatriation à Bristol, moment qu’elle a mis à profit pour enfin vivre pleinement sa passion : les arts.
Après avoir réalisé une exposition chez elle, en octobre dernier, elle a créé le logo de la Team Expat Family UK.


Bonjour Charlotte et merci de répondre à ces quelques questions nous permettant de mieux te connaître. Peux-tu te présenter en quelques mots ?


Je m’appelle Charlotte et je suis arrivée il y a un an et demi pour une deuxième expatriation à Bristol, avec mon mari Jérôme et mes enfants Maud, Clémentine et Pierre (7 ans 1/2, 6 ans et 4 ans).

Après mon bac (il y a déjà quelques années !), j’ai suivi une formation d’ergothérapeute, puis une licence de psychologie. J’ai exercé comme ergothérapeute dans des centres de rééducation pour enfants pendant une dizaine d’années.
En même temps, je me suis formée en dessin, gravure et peinture lors de stages et cours du soir.
En 2004, j’ai illustré au pastel un conte pour enfants : Manzumfula, la chèvre aux cornes d’or.
J’ai alors progressivement réduit mon temps de travail d’ergothérapeute pour avoir plus de temps pour ma pratique artistique, jusqu’à ne faire plus que ça depuis 2011.

 



Depuis combien de temps vivez-vous sur Bristol ?

Nous avons passé 4 ans à Bristol de 2011 à 2015. Lors de cette toute première expatriation, nous étions tentés par la nouveauté et l’envie de vivre dans un pays étranger.

Après quelques années à Aix en Provence, nous sommes revenus en 2019. Cette fois-ci, nous souhaitions retrouver cette ville que nous avions beaucoup aimée. Et nous avions surtout l’envie que nos enfants puissent apprendre une autre langue et être scolarisés dans une école britannique.




Comment as-tu vécu ton arrivée au UK ?

La première arrivée n’a pas été très facile, d’abord parce que je parlais très mal anglais. L’intégration n’a donc pas été simple : je n’avais pas encore d’enfant et j’avais décidé de travailler à temps plein comme artiste donc j’avais très peu d’interactions sociales.
La communauté française à Bristol était plus réduite en 2011 et j’avais décidé de ne fréquenter que des anglais pour ne pas vivre « comme une expat » (grosse illusion!). Finalement mes premiers amis n’ont pas été anglais mais polonais, brésiliens… ou français !
En même temps, cela a été une période assez « exciting » parce que tout était à découvrir, et que Bristol est une ville très stimulante. Et apprendre l’anglais a été un vrai plaisir.

La deuxième arrivée a été plus facile pour Jérôme et moi puisque nous connaissions déjà Bristol. Arriver avec des enfants facilite grandement l’intégration et l’expérience est totalement différente. donc Nous n’avons pas eu l’impression d’un retour en arrière. Les enfants étaient très motivés par cette expatriation. Les débuts ont parfois été difficiles pour eux mais ils sont maintenant très heureux ici.



Avais-tu des a priori sur les Anglais ou la culture anglaise ?

Je crois que je n’avais pas d’a priori mais j’ai été assez étonnée par la grande différence entre la culture anglaise et la culture française, malgré la proximité géographique. Nous avons rencontré beaucoup d’Anglais qui aimaient la France et qui nous accueillaient chaleureusement. Et le savoir vivre et la civilité des Anglais sont très appréciables !

Le contexte a peut-être un peu changé avec le Brexit et la crise sanitaire mais j’apprécie toujours beaucoup l’amabilité et le côté positif des Britanniques.



Que fais-tu ici ?

Lors de notre première expatriation à Bristol, de 2011 à 2015, j’ai donc totalement arrêté mon activité d’ergothérapeute pour me consacrer uniquement au dessin. J’ai d’abord loué un atelier dans le centre de Bristol, à Stoke Croft, puis j’ai passé un master en Fine Art à l’Université de Bristol (UWE).
Mes deux filles sont nées lors de cette première expatriation, donc je n’avais pas beaucoup de temps pour d’autres engagements.

A notre retour en 2019, j’ai fait une petite formation en sérigraphie à Spike Island et je travaille maintenant à temps plein comme artiste (à la maison, en ce moment).
J’alterne entre des travaux d’illustrations, principalement pour la jeunesse et un travail que je qualifierais plus de « recherche artistique » et que j’ai eu l’occasion de présenter à plusieurs reprises lors d’expositions individuelles ou collectives.
J’utilise différents médiums: fusains, gouache, aquarelle, crayon, gravure, collages, et plus récemment donc la sérigraphie.


Peux-tu nous expliquer ce qu’est la sérigraphie ?

La sérigraphie (screen printing en anglais) est une technique d’impression qui se réalise avec un écran dont certaines parties sont bouchées et d’autres non afin de bloquer ou de laisser passer l’encre.
On bloque les parties que l’on ne souhaite pas imprimer avec un procédé photographique (émulsion photosensible puis exposition à la lumière) ou avec des pochoirs.
On applique ensuite de l’encre avec une racle sur l’écran. On ne peut appliquer qu’une couleur par passage. Cette technique d’impression est ancienne et elle a beaucoup été utilisée pour réaliser en série des affiches, des papiers peints, du tissu ainsi que des illustrations.
 

  
Un premier bilan de ton actuelle expatriation ?

Super positif ! J’aime l’école des enfants, j’aime parler (même très imparfaitement) anglais, j’aime le côté stimulant de Bristol, notamment sur le plan artistique, et j’aime la campagne dans et autour de Bristol. J’apprécie même les balades en « wellies » dans la boue, et les paysages anglais m’inspirent beaucoup.


Ce qui est parfois plus compliqué, c’est de s’intégrer réellement parmi les Anglais. Les premiers contacts se font aisément mais c’est souvent difficile d’approfondir les relations.

Il y a aussi le sentiment frustrant de n’être qu’à 50% de mes possibilités, du fait de la barrière de la langue et du manque de connaissance du système britannique.

Dans les points positifs, j’aime aussi le côté « parenthèse » dans ma vie, comme si je pouvais expérimenter des choses et prendre du temps que je n’aurais pas pris en restant en France.



Quels sont tes projets pour 2021 ?

Trouver un atelier, travailler plus et développer la partie commerciale de mon activité artistique.
Améliorer mon anglais.
Arpenter à nouveau le Royaume Uni
Et revoir plein de monde !


Merci beaucoup Charlotte pour tes réponses et ce magnifique Logo de la team Expat Family UK ! Nous ne manquerons pas de suivre ton travail. 

 
Pour retrouver tout le travail de Charlotte, vous pouvez vous abonner à son Instagram : @ctommymartin (https://www.instagram.com/ctommymartin/)

 


Propos recueillis par Jessica Ung, en Novembre 2020

Commentaires

  1. Quel beau portrait et quel parcours Charlotte ! Merci Jessica pour cet article, c’est très touchant… Maintenant j’ai compris la technique de Sérigraphie et dans la chambre de mes enfants les dinosaures de Charlotte veillent au grain. Ce tableau toute la famille l’adore ! Bravo Charlotte !

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  2. Tres beau portrait et tres beaux oruvre d'art aussi. Merci Jessica et Charlotte!

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