Aujourd’hui, j’ai recueilli les propos de Mathilde Morin, qui vit à Taunton depuis maintenant 4 ans. Maman de 4 enfants, Mathilde a beaucoup participé à l’accueil des nouvelles familles expatriées.
Voici son portrait…
Bonjour Mathilde. Et encore merci d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions. Peux-tu rapidement te présenter, nous en dire plus sur ton parcours ?
Je m’appelle Mathilde Morin. Je vis à Taunton avec mon mari qui travaille sur le chantier et nos 4 enfants (de 9 ans à 21 mois). Nous vivons ici depuis 4 ans et nous entamons notre 5ème et dernière année.
Nous vivions auparavant près d’Aix en Provence. Je suis psychologue diplômée mais au foyer depuis 9 ans.
Pourquoi avoir tenté cette expérience de l’expatriation ?
Un jour, mon mari m’a demandé si je voulais vivre en Angleterre parce qu’un poste était disponible pour lui. J’étais enceinte, notre maison était en travaux… et j’ai répondu : « oui, pourquoi pas ! »
Ne travaillant pas, c’est toujours l’intérêt de mon mari pour son travail qui prime. Je me suis également dit que ça pouvait une belle expérience à vivre en famille !
A l’époque, je voulais être sûre qu’on reviendrait dans notre maison après l’expatriation. Finalement, nous avons vendu notre maison aixoise en début d’année !
Comment as-tu vécu ton arrivée en Angleterre ?
Nous avons été très bien accueillis par la petite communauté française (4 familles lors de notre arrivée).
Les débuts ont été riches en rencontres et découvertes et une belle amitié s’est vite développée. Notre 3ème enfant avait 2 mois à notre arrivée : cela a vraiment facilité les contacts à l’école, par exemple.
Par contre, 3 mois après notre arrivée, ma Maman est décédée. Ce fut bien difficile d’être loin. J’ai trouvé dans la communauté d’expatriés une seconde famille qui nous a vraiment soutenus.
Plus concrètement les débuts n’étaient pas rigolos : j’ai passé plusieurs mois sans internet, sans voiture, sans ma propre carte bancaire et sans rien comprendre en anglais !!
Voici son portrait…
Bonjour Mathilde. Et encore merci d’avoir pris le temps de répondre à ces quelques questions. Peux-tu rapidement te présenter, nous en dire plus sur ton parcours ?
Je m’appelle Mathilde Morin. Je vis à Taunton avec mon mari qui travaille sur le chantier et nos 4 enfants (de 9 ans à 21 mois). Nous vivons ici depuis 4 ans et nous entamons notre 5ème et dernière année.
Nous vivions auparavant près d’Aix en Provence. Je suis psychologue diplômée mais au foyer depuis 9 ans.
Pourquoi avoir tenté cette expérience de l’expatriation ?
Un jour, mon mari m’a demandé si je voulais vivre en Angleterre parce qu’un poste était disponible pour lui. J’étais enceinte, notre maison était en travaux… et j’ai répondu : « oui, pourquoi pas ! »
Ne travaillant pas, c’est toujours l’intérêt de mon mari pour son travail qui prime. Je me suis également dit que ça pouvait une belle expérience à vivre en famille !
A l’époque, je voulais être sûre qu’on reviendrait dans notre maison après l’expatriation. Finalement, nous avons vendu notre maison aixoise en début d’année !
Comment as-tu vécu ton arrivée en Angleterre ?
Nous avons été très bien accueillis par la petite communauté française (4 familles lors de notre arrivée).
Les débuts ont été riches en rencontres et découvertes et une belle amitié s’est vite développée. Notre 3ème enfant avait 2 mois à notre arrivée : cela a vraiment facilité les contacts à l’école, par exemple.
Par contre, 3 mois après notre arrivée, ma Maman est décédée. Ce fut bien difficile d’être loin. J’ai trouvé dans la communauté d’expatriés une seconde famille qui nous a vraiment soutenus.
Plus concrètement les débuts n’étaient pas rigolos : j’ai passé plusieurs mois sans internet, sans voiture, sans ma propre carte bancaire et sans rien comprendre en anglais !!
Mais, ma priorité a toujours été ma famille, alors tant que chacun va bien dans la famille, tout va bien !!
Justement, en parlant d’école, comment tes enfants se sont-ils intégrés ?
Nous avons eu la chance que nos enfants soient les seuls français dans leur école. Ils ont tout de suite été intégrés à la classe, et au bout de quelques mois, ma fille ainée de 5 ans parlait anglais. Elle a bénéficié de cours particuliers avec un professeur au sein de l’école (EAL) et elle a pu prendre confiance en elle et se mettre rapidement à parler.
Pour mes garçons, c’était encore plus facile, puisque celui de 2 ans a quasiment appris à parler en même temps en français et en anglais !
Aujourd’hui, ceux qui ne les connaissent pas ne peuvent pas deviner qu’ils sont français et de ce fait, ils sont parfaitement intégrés et ont de nombreux amis anglais. A la maison, ils préfèrent même jouer en anglais et je trouve ça fascinant.
As-tu noté des différences entre les méthodes d’éducation anglaise et française ?
C’est une telle chance pour nos enfants de grandir dans le système anglais ! Il y a un tel effort pour mettre chaque enfant en valeur, avec par exemple chaque semaine, un enfant désigné comme « star of the week » pour le récompenser ou l’encourager dans son travail mais aussi dans son comportement.
Pour les plus grands, on retrouve le système de « house points » comme pour Harry Potter. Plus qu’une compétition, les enfants sont invités à redoubler d’efforts mais pas seulement pour eux-mêmes, pour faire gagner leur « maison » en fin d’année !
Chaque semaine, ils passent une demi-journée dans la forêt pour la « forest school ». A Noël, les spectacles sont incroyables, chaque enfant a un rôle, avec du texte à apprendre.
Les arts ont toute leur place dans l’éducation scolaire tout comme le sport : ils sont complétement intégrés à la semaine d’école.
J’ai adoré découvrir les coutumes anglaises à l’école, comme Spotty day, Christmas jumper day, World book day, sport day, etc.
L’uniforme a eu un vrai pouvoir d’intégration également et mes enfants en sont très fiers !
Je dois reconnaître que je ne peux pas vraiment comparer les deux systèmes puisque qu’en tant que parent d’élève, notre fille n’a passé que 2 ans en maternelle en France !
Justement, en parlant d’école, comment tes enfants se sont-ils intégrés ?
Nous avons eu la chance que nos enfants soient les seuls français dans leur école. Ils ont tout de suite été intégrés à la classe, et au bout de quelques mois, ma fille ainée de 5 ans parlait anglais. Elle a bénéficié de cours particuliers avec un professeur au sein de l’école (EAL) et elle a pu prendre confiance en elle et se mettre rapidement à parler.
Pour mes garçons, c’était encore plus facile, puisque celui de 2 ans a quasiment appris à parler en même temps en français et en anglais !
Aujourd’hui, ceux qui ne les connaissent pas ne peuvent pas deviner qu’ils sont français et de ce fait, ils sont parfaitement intégrés et ont de nombreux amis anglais. A la maison, ils préfèrent même jouer en anglais et je trouve ça fascinant.
As-tu noté des différences entre les méthodes d’éducation anglaise et française ?
C’est une telle chance pour nos enfants de grandir dans le système anglais ! Il y a un tel effort pour mettre chaque enfant en valeur, avec par exemple chaque semaine, un enfant désigné comme « star of the week » pour le récompenser ou l’encourager dans son travail mais aussi dans son comportement.
Pour les plus grands, on retrouve le système de « house points » comme pour Harry Potter. Plus qu’une compétition, les enfants sont invités à redoubler d’efforts mais pas seulement pour eux-mêmes, pour faire gagner leur « maison » en fin d’année !
Chaque semaine, ils passent une demi-journée dans la forêt pour la « forest school ». A Noël, les spectacles sont incroyables, chaque enfant a un rôle, avec du texte à apprendre.
Les arts ont toute leur place dans l’éducation scolaire tout comme le sport : ils sont complétement intégrés à la semaine d’école.
J’ai adoré découvrir les coutumes anglaises à l’école, comme Spotty day, Christmas jumper day, World book day, sport day, etc.
L’uniforme a eu un vrai pouvoir d’intégration également et mes enfants en sont très fiers !
Je dois reconnaître que je ne peux pas vraiment comparer les deux systèmes puisque qu’en tant que parent d’élève, notre fille n’a passé que 2 ans en maternelle en France !
Avez-vous décidé de poursuivre une scolarité française (via le CNED) ?
Oui il a bien fallu mettre en place une scolarité française en parallèle, ayant un contrat à durée limitée, et ainsi éviter d’être complétement dépassé à notre retour en France. Pendant 3 ans J’ai fait le CNED moi-même à mes enfants, un vrai défi pour tout faire dans les temps en plus du travail scolaire anglais. Mais, étant la seule maman française à l’école, j’ai pu venir faire du CNED à l’école régulièrement.
Cette année, gros changement et énorme soulagement, un système de tutorat s’est mis en place à Taunton sur le temps scolaire. Cela allège nos temps familiaux et apaise bien des tensions !
Que fais-tu ici ?
Localement, je me suis engagée principalement dans la paroisse catholique anglaise en créant un groupe de prière des mères et une journée de retraite pour femmes.
De façon plus informelle, je me suis engagée auprès de notre communauté d’expatriés qui grossit chaque année. Nous sommes passés de 4 familles en 2016, à une trentaine en 2020. Notre réseau de femmes d’expats est très dynamique et convivial. Lorsque nous étions moins nombreux nous avions organisé des week-end d’expatriés en louant des grosses maisons au bord de la mer, mais aussi des enterrements de vie de jeune fille, des baby shower, etc.
Cette rentrée a été un sacré challenge pour accueillir énormément de familles tout en respectant les contraintes liées à la pandémie. Avec 2 autres Françaises, nous avons mis en place un système de parrainage entre « anciennes » et « nouvelles » ainsi que différents outils pour favoriser l’intégration et la mise en relation de chacune.
Aujourd’hui, notre réseau a des groupes hebdomadaires de marche, de couture (N.D.L.R. : Mathilde est une passionnée de couture) et de cuisine, ainsi que des activités plus ponctuelles d’ateliers autour des huiles essentielles, fabrication maison de savons, etc.
Il a fallu réinventer notre manière de fonctionner avec la pandémie et le grossissement du groupe. Il n’était plus possible d’avoir des déjeuners mensuels chez nous, à tour de rôle. J’avais vraiment à cœur que chacune se sente accueillie malgré les conditions difficiles, notamment de quatorzaine à l’arrivée et aussi que chacune puisse s’approprier le groupe.

Un bilan de ton expatriation ?
C’est en effet l’heure du bilan puisque dans quelques mois nous rentrerons en France.
J’ai beaucoup aimé découvrir une nouvelle culture et je suis vraiment ravie que mes enfants soient dans le système scolaire anglais. C’est une telle chance pour eux, en terme de bilinguisme bien sûr mais pas seulement. Cela est aussi très positif pour leur ouverture d’esprit, pour leur confiance en eux, etc.
J’ai adoré accoucher en Angleterre ! De loin ma meilleure expérience : pour une quatrième fois, c’est plus simple, c’est sûr!
Je ne savais pas vraiment ce qui allait nous attendre en quittant notre zone de confort. Et j’ai rencontré ici des personnes formidables, des amitiés fortes. Je sais aussi que mes enfants ont tissé des amitiés qui dureront dans le temps et ils parlent déjà d’inviter leurs copains anglais en France.
Plus qu’une expérience culturelle, ces 5 années ont été marquées sur le plan personnel par des étapes marquantes pour notre vie de famille : une naissance, le décès de ma Maman et de ma grand-mère, puis, récemment, celui de ma belle-mère. Ce fut difficile d’être loin de nos familles, de nos proches. Heureusement, avec l’expatriation, nous avons créé une seconde famille.
Je regrette de ne pas avoir pu voyager à travers le Royaume-Uni mais entre les bébés et le travail très prenant et fatiguant de mon mari, l’expatriation n’est vraiment pas reposante ! Nous avons quand même pu visiter Londres, les Cornouailles, Stonehenge, Cardiff, Oxford, le pays de Galles, les côtes Nord et Sud du Somerset et les régions voisines.
J’aurais peut-être aimé travailler ici : mon rêve aurait été d’enseigner le français aux petits Anglais, en maternelle. Mais pour ça il aurait fallu rester une année de plus, que mon petit dernier soit plus âgé.
Quels sont vos projets pour 2021 ?
Préparer le retour en France pour l’été prochain mais surtout vivre pleinement les mois à venir !
Et d’ici là, essayer de visiter les lieux que je voulais découvrir à tout prix avant de partir : le château de Downton Abbey, les studios Harry Potter, aller en Ecosse, etc… dans la mesure du possible compte tenu des conditions sanitaires actuelles !
Encore merci, Mathilde, pour tes réponses et ton engagement auprès de la communauté d’expatriés. Et à très bientôt, je l’espère, pour une vraie rencontre (non virtuelle) !
Oui il a bien fallu mettre en place une scolarité française en parallèle, ayant un contrat à durée limitée, et ainsi éviter d’être complétement dépassé à notre retour en France. Pendant 3 ans J’ai fait le CNED moi-même à mes enfants, un vrai défi pour tout faire dans les temps en plus du travail scolaire anglais. Mais, étant la seule maman française à l’école, j’ai pu venir faire du CNED à l’école régulièrement.
Cette année, gros changement et énorme soulagement, un système de tutorat s’est mis en place à Taunton sur le temps scolaire. Cela allège nos temps familiaux et apaise bien des tensions !
Que fais-tu ici ?
Localement, je me suis engagée principalement dans la paroisse catholique anglaise en créant un groupe de prière des mères et une journée de retraite pour femmes.
De façon plus informelle, je me suis engagée auprès de notre communauté d’expatriés qui grossit chaque année. Nous sommes passés de 4 familles en 2016, à une trentaine en 2020. Notre réseau de femmes d’expats est très dynamique et convivial. Lorsque nous étions moins nombreux nous avions organisé des week-end d’expatriés en louant des grosses maisons au bord de la mer, mais aussi des enterrements de vie de jeune fille, des baby shower, etc.
Cette rentrée a été un sacré challenge pour accueillir énormément de familles tout en respectant les contraintes liées à la pandémie. Avec 2 autres Françaises, nous avons mis en place un système de parrainage entre « anciennes » et « nouvelles » ainsi que différents outils pour favoriser l’intégration et la mise en relation de chacune.
Aujourd’hui, notre réseau a des groupes hebdomadaires de marche, de couture (N.D.L.R. : Mathilde est une passionnée de couture) et de cuisine, ainsi que des activités plus ponctuelles d’ateliers autour des huiles essentielles, fabrication maison de savons, etc.
Il a fallu réinventer notre manière de fonctionner avec la pandémie et le grossissement du groupe. Il n’était plus possible d’avoir des déjeuners mensuels chez nous, à tour de rôle. J’avais vraiment à cœur que chacune se sente accueillie malgré les conditions difficiles, notamment de quatorzaine à l’arrivée et aussi que chacune puisse s’approprier le groupe.

Un bilan de ton expatriation ?
C’est en effet l’heure du bilan puisque dans quelques mois nous rentrerons en France.
J’ai beaucoup aimé découvrir une nouvelle culture et je suis vraiment ravie que mes enfants soient dans le système scolaire anglais. C’est une telle chance pour eux, en terme de bilinguisme bien sûr mais pas seulement. Cela est aussi très positif pour leur ouverture d’esprit, pour leur confiance en eux, etc.
J’ai adoré accoucher en Angleterre ! De loin ma meilleure expérience : pour une quatrième fois, c’est plus simple, c’est sûr!
Je ne savais pas vraiment ce qui allait nous attendre en quittant notre zone de confort. Et j’ai rencontré ici des personnes formidables, des amitiés fortes. Je sais aussi que mes enfants ont tissé des amitiés qui dureront dans le temps et ils parlent déjà d’inviter leurs copains anglais en France.
Plus qu’une expérience culturelle, ces 5 années ont été marquées sur le plan personnel par des étapes marquantes pour notre vie de famille : une naissance, le décès de ma Maman et de ma grand-mère, puis, récemment, celui de ma belle-mère. Ce fut difficile d’être loin de nos familles, de nos proches. Heureusement, avec l’expatriation, nous avons créé une seconde famille.
Je regrette de ne pas avoir pu voyager à travers le Royaume-Uni mais entre les bébés et le travail très prenant et fatiguant de mon mari, l’expatriation n’est vraiment pas reposante ! Nous avons quand même pu visiter Londres, les Cornouailles, Stonehenge, Cardiff, Oxford, le pays de Galles, les côtes Nord et Sud du Somerset et les régions voisines.
J’aurais peut-être aimé travailler ici : mon rêve aurait été d’enseigner le français aux petits Anglais, en maternelle. Mais pour ça il aurait fallu rester une année de plus, que mon petit dernier soit plus âgé.
Quels sont vos projets pour 2021 ?
Préparer le retour en France pour l’été prochain mais surtout vivre pleinement les mois à venir !
Et d’ici là, essayer de visiter les lieux que je voulais découvrir à tout prix avant de partir : le château de Downton Abbey, les studios Harry Potter, aller en Ecosse, etc… dans la mesure du possible compte tenu des conditions sanitaires actuelles !

Encore merci, Mathilde, pour tes réponses et ton engagement auprès de la communauté d’expatriés. Et à très bientôt, je l’espère, pour une vraie rencontre (non virtuelle) !
Propos recueillis par Jessica Ung, en Novembre 2020
Superbe photo de famille. Et merci beaucoup pour ton accueil, sans toi et la famille d'expat a Taunton, notre emmenagement serait imparfait.
RépondreSupprimer