Portrait #13 – Aude Gasse

Pour ce nouveau portrait, j’ai recueilli le témoignage de Aude Gasse. Après plusieurs expatriations en Afrique, puis en Asie, sa famille et elle se sont installées à Bristol, en septembre 2019. Elle partage aujourd’hui avec nous, ses anecdotes d’expatriation.

Crédit Photo : Aude Gasse

Bonjour Aude. Peux-tu te présenter ?

Bonjour. Je m’appelle Aude et je suis la maman de trois enfants de 8, 11 et 14 ans.

Je travaille à la Société Générale depuis 2002 mais ma carrière professionnelle a été marquée par plusieurs interruptions dues à nos différentes expatriations.

Mon mari travaille chez Tissot Industrie, sur le projet HPC, sur site. Il fait donc tous les jours, les allers-retours vers le site, depuis Bristol.



Pourquoi avez-vous décidé de tenter cette expérience de l’expatriation ?

Bristol est notre troisième expatriation et notre dixième déménagement alors l’aventure ne nous fait pas peur !
Quand nous sommes arrivés à Bordeaux, en septembre 2017, à l’occasion d’un changement professionnel pour mon mari, cette expatriation était déjà prévue.

Venir à Bristol était aussi pour nous, l’occasion de retrouver le mode de vie à l’anglaise que nous avions connu plus jeunes. En effet, j’ai réalisé mon stage de fin d’études à Portsmouth et mon mari a fait ses études à Bristol et à Bedford. Nous connaissions donc bien tous les deux l’Angleterre.



Peux-tu nous raconter tes autres expatriations ? En quoi Bristol diffère-t-elle des précédentes ?

Notre première expatriation (en dehors de nos études) a été au Congo Brazaville (Pointe Noire). Nous vivions alors dans une villa, sur la plage, et passions nos week-ends dans l’eau. Notre deuxième enfant est né là-bas.
La communauté des expatriés était très soudée et proche. Nous passions notre temps ensemble car en expatriation, les amis sont un peu comme une deuxième famille. Nous avions de l’aide à la maison et pouvions sortir facilement sans les enfants. J’avais trouvé un travail à mi-temps le matin car il était très facile pour une femme d’expat de trouver un poste. J’ai profité de mes après-midis de libre pour me mettre à la peinture et à la couture.

Malheureusement, nous n’avions pas d’accès à la culture et peu de possibilités de partir en week-end à part quelques week-ends en brousse, à plusieurs, en 4x4 : c’était vraiment l’aventure ! Il fallait également faire attention au paludisme.
Notre ainée avait alors 2 ans et passait ses journées dehors. Le retour à Paris a été dur pour elle.

Crédit Photo : Aude Gasse    Crédit Photo : Aude Gasse

Nous avons ensuite été vivre à Singapour où notre petit dernier est né.
Nos ainés avaient alors 7 et 4 ans et partaient tous les matins en School Bus, à l’école française. Après l’école, ils profitaient de la piscine de la résidence. Baignés dans l’ambiance anglo-saxonne, ils étaient très à l’aise en anglais oral ce qui leur a permis, en arrivant à Bristol, de retrouver leur anglais plus vite.
Il y avait une communauté française importante ce qui nous a permis de nouer des liens d’amitié rapidement plutôt par quartier car c’est une grande ville.
Il était très facile de voyager. A chaque congé scolaire, nous partions dans des destinations paradisiaques comme Bali, le Vietnam, le Cambodge, la Malaisie.
Nous ne connaissions pas l’hiver, il y faisait toujours chaud.

Mais la ville était très urbaine et très dense (malgré son surnom de ville jardin !). Le seul moyen de s’échapper était donc par avion.
 
Crédit Photo : Aude Gasse    Crédit Photo : Aude Gasse

Ici, à Bristol, nous sommes beaucoup plus proches de la France : il est « normalement » facile de rentrer! La ville a une taille humaine et il est facile de s’échapper dans la nature.

Cette expatriation est également différente des précédentes car c’est notre première expatriation sans école française (il y en avait une à Singapour et au Congo Brazzaville). Et surtout… c’est notre première expatriation dans un pays… où il ne fait pas chaud !



Comment as-tu vécu ton arrivée en Angleterre ?

Le début a été difficile pour moi car il a fallu comprendre le fonctionnement de l’école anglaise. J’ai pu compter sur le soutien des « anciens », toujours prêts à répondre à mes nombreuses questions. Les enfants ont rapidement pris leur marque et se sont sentis bien même, malgré la barrière de la langue.

Nous avons eu la chance de trouver une grande maison à Clifton dans laquelle chaque enfant avait son espace.



Que fais-tu ici ?

Mon passage à Bristol a finalement été rapide et marqué par les confinements successifs.

La première année, j’ai eu la chance de démarrer rapidement une préparation aux examens de Cambridge, au City College de Bristol avec d’autres françaises, ce qui m’a permis de mieux les connaitre et de partager une activité ensemble. J’ai également partagé de nombreux déjeuners, nouant ainsi des liens solides.

La deuxième année, j’ai choisi de me consacrer à mon fils le plus jeune et en février 2021, je suis rentrée à Bordeaux afin de lui permettre de retourner à l’école française.



As-tu eu l’occasion de visiter le Royaume-Uni ?

Nous avons saisi chaque opportunité de visiter le Royaume-Uni qui est un pays magnifique. Nous avons été à Edimbourg en Ecosse, en Irlande de Nord où nous avons fait toute la côte entre Belfast et le Giant Causeway. Nous avons également sillonné le pays de Galles. J’ai adoré la fête de la pomme à Chepstow ainsi que son château et la région de Tintern Abbey.

Crédit photo : Aude Gasse      Crédit photo : Aude Gasse 
Giant Causeway, Irlande du Nord

Crédit photo : Aude Gasse
Château de Edimbourg (Castle Comb), Ecosse

Nous avons également adoré la région du Wiltshire avec le village de Castle Comb, décor de Dowton Abbey, la ville de Bradford on Avon, de Malborough « market town » et le village de Wooton Rivers où se trouve des écluses spectacles que les enfants ont adoré regarder.
Je suis allée de nombreuses fois à Bath et à Londres, villes que j’adore.
Je recommande également Sand Bay.
Je n’oublie pas les collines de Mendips, Wells, Glastonbury Tor, Exeter et bien sûr l’ancienne mine de charbon Big Pit.
Crédit photo : Aude Gasse          Crédit photo : Aude Gasse
Mendips (Angleterre)                                               Wooton Rivers (Angleterre)


Un bilan de cette expatriation ?

J’ai aimé la découverte de la pédagogie anglaise, retrouver mon anglais que j’aime toujours autant parler, rencontrer de nouvelles personnes et voyager dans ce si beau pays.

Mais je n’ai pas aimé l’immobilisme engendré par la Covid qui a entrainé tant de rendez-vous manqués…



Des conseils à partager à ceux qui, comme vous, sont sur le retour ?

Il est important de préparer le retour longtemps à l’avance car les inscriptions dans les écoles commencent souvent très tôt. Le logement suit ensuite !



Quels sont tes projets pour 2021 ?

Je reprends mon activité professionnelle à la Société Générale en juillet 2021 en tant qu’Analyste RH.

Nous souhaiterions nous installer quelques années à Bordeaux et pourquoi pas, repartir un jour en expatriation quand les enfants seront plus grands. Mais plutôt dans un pays chaud !


Merci beaucoup, Aude, pour ce magnifique retour d’expérience ! Nous vous souhaitons une bonne installation à Bordeaux.


Article rédigé par Jessica Ung, en avril 2021

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