Portrait #10 - Ana Lacroix

C’est au tour d'Ana Lacroix de partager son expérience autour de l’expatriation. Originaire du Mexique où elle a d’ailleurs travaillé pour la filiale mexicaine d’EDF, elle vit désormais à Cheltenham, depuis l’été 2019.

Crédit photo : Ana Lacroix

Bonjour Ana et merci de répondre à ces quelques questions. Peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Ana Lacroix et je suis mexicaine.
Je suis arrivée en France en 2009 et j'ai vécu au Havre pendant 3 ans, puis 8 ans à Dieppe. J’ai la nationalité française depuis 6 ans maintenant.

Je suis ingénieure chimiste, spécialisée en environnement.
J’ai commencé mon parcours professionnel au Mexique, dans une usine de fabrication de fibre acrylique, puis dans une usine de caoutchouc et enfin dans une usine à parfum. Tout au long de ma carrière, j’ai exercé différentes fonctions : laborantine, responsable de la qualité du produit fini, auditeur interne.
Quelques années plus tard, j’ai travaillé comme Responsable nationale du Secteur Minéraux d’une entreprise de surveillance et certification française.
Enfin, j’ai été embauchée pour la filiale mexicaine d’EDF à Valle Hermoso, près de la frontière avec les Etats-Unis en tant que Responsable du système de Qualité et Environnement de trois centrales électriques de cyclo combiné.

En France, après la naissance de ma fille, j’ai travaillé comme professeure d’espagnol pendant 6 ans.


J’adore la cuisine et la couture. Lire est une autre de mes grandes passions.

Crédit photo : Ana Lacroix
Dieppe 


Pourquoi avez-vous décidé de tenter cette expérience de l’expatriation ?

Mon mari a été muté sur le site de Barnwood et nous nous sommes installés à Cheltenham pendant l’été 2019.

Nous trouvions que cette expatriation était une très bonne expérience pour nous et pour notre fille : connaitre une autre culture est très enrichissant.

Google Maps


S’agissait-il de votre première expatriation ?

Mon mari avait déjà vécu quelques années d'expatriation aux Etats-Unis, en Italie et au Mexique


Pour ma part, il s’agit de ma deuxième expatriation.
Ma première expatriation (en France, quelques temps avant mon mariage) a été plus difficile car la culture est complètement différente entre la France et le Mexique.
A part mon mari, je ne connaissais personne et je ne parlais pas la langue !

Maintenant, en Angleterre, c'est un peu plus facile grâce à l'expérience acquise lors de mon expatriation précédente.

Crédit photo : Ana Lacroix Crédit photo : Ana Lacroix
Jour de fête Nationale - Catédral y plaza de Armas Tampico - Mexico


Comment as-tu vécu ton arrivée au UK ?

Nous avons eu une mésaventure pour trouver un logement : 10 jours avant notre déménagement, le propriétaire de la maison que nous devions habiter, a changé d’avis. Nous avons donc dû chercher une autre maison, en catastrophe, depuis la France ! Ce fut une énorme source de stress !

Mais heureusement, notre installation s’est très bien passée par la suite.


La communauté d’expatrié.e.s est-elle importante à Cheltenham ?

J’ai rencontré quelques expatriés français, colombiens et même une mexicaine !

Nous sommes une petite communauté d’expatriés français EDF mais nous nous réunissons de temps en temps pour boire un café et discuter un peu.
Maintenant, avec le confinement, nous restons en contact par WhatsApp et nous nous soutenons.

Crédit photo : Ana Lacroix  Crédit photo : Ana Lacroix

Crédit photo : Ana Lacroix
 

Comment s’organise la scolarité de ta fille ?

Nous avons une fille, Anne-Lise, qui a 10 ans maintenant. Elle est en Year 6 ici, l’équivalent du CM2 en France. Elle adore peindre des tableaux et jouer du piano et du violoncelle.


L’école, ici, est très différente de l’école en France et ma fille comme moi l'adorons !
Le système de cours est très différent : les classes sont petites (maximum 16 élèves) ; le cursus de chaque élève est personnalisé ; les élèves font du sport tous les jours ; ils peuvent tous apprendre à jouer d’un instrument.
Ils sont constamment encouragés à faire de leur mieux et participent à plein d’activités tout au long de l’année.


Ta fille s'est-elle facilement intégrée ?

Quand nous sommes arrivés, ma fille avait très peur et elle était très stressée à cause de la barrière de la langue. Elle ne parlait pas un seul mot d'anglais mais après 4 mois, elle communiquait déjà facilement et maintenant elle parle comme une petite anglaise !
Elle a été très facilement intégrée à l’école, tous les enfants et enseignants l’ont aidée.

Dans la résidence où nous habitons, il y a également quelques enfants de son âge qui ont aussi participé à son intégration.


Continuez-vous à suivre une scolarité française ?

Pour le moment, ma fille a des journées bien remplies par les cours anglais. Nous avons mis la priorité sur son intégration donc elle ne suit pas une scolarité française, à proprement parler. Nous travaillons à partir d’un livre du BLED qui suit l’ensemble du programme en français.


Cependant, l'année prochaine, elle devrait intégrer le collège. Cela deviendra indispensable pour notre futur retour en France qu'elle suive de nouveau le programme français.
Nous envisageons donc de l’inscrire au CNED, l’année prochaine. 
A Cheltenham, il n’existe pas encore de cours avec des enseignants français comme à Bristol ou Taunton.

Crédit photo : Ana Lacroix


Avais-tu des a priori sur les Anglais ?

Pas d’idées préconçues mais j’ai été agréablement surprise de me rendre compte qu’il y avait beaucoup de choses similaires avec le Mexique, comme les systèmes scolaire ou bancaire.

Les gens sont très accueillants et on peut parler facilement avec eux.

Je trouve aussi des ingrédients mexicains pour faire la cuisine, beaucoup plus facilement qu’en France !


Que fais-tu ici ?

Pour l’instant je m’occupe de ma fille et je prends quelques cours privés d’anglais en ligne.
 
On m’avait proposé d’animer des cours de conversation en espagnol dans l’école de ma fille, pour les Seniors mais avec la situation sanitaire et le confinement, tout a été annulé pour le moment.
J’aimerais reprendre mes cours d’espagnol (N.D.L.R. : Ana est disponible pour donner des cours en ligne si des personnes sont intéressées).
A Dieppe, j’ai travaillé pendant 6 ans avec des adultes de tous niveaux et j’ai préparé des élèves pour passer leur baccalauréat en cours privés.

J’ai également rejoint l’Expat Family UK, l’été dernier. Quand mon mari m’a demandé si j’étais intéressée pour faire partie de ce nouveau projet, j’ai tout de suite dit oui ! J’aimais beaucoup l’idée de former un groupe pour partager des expériences et aider les futurs expatriés.
J’ai donc rejoint l’équipe de données (Data Team) pour aider un peu avec Google Drive.


Un premier bilan de ton actuelle expatriation ?

Nous habitons ici depuis un an et demi maintenant. J’aime beaucoup la ville de Cheltenham : elle est très agréable et les environs sont magnifiques !

Crédit photo : Ana Lacroix
Tewksbury

Malheureusement, nous avons été confinés pendant la majorité de notre expatriation.
Mon seul regret jusqu’à présent est donc lié au Covid : nous n’avons pas pu beaucoup visiter l’Angleterre (uniquement les environs dans le Gloucestershire, un peu les Cornouailles et Londres).

Je n’ai également pas été en mesure de rencontrer beaucoup de gens ou de participer aux nombreuses activités culturelles proposées dans la ville de Cheltenham.


Nous prévoyons de rester ici au moins deux années supplémentaires donc on espère pouvoir en profiter par la suite !


Merci beaucoup pour ton retour d’expérience, Ana et au plaisir de te rencontrer… en vrai !


Propos recueillis par Jessica Ung, en Février 2021

Commentaires